Au Portugal, on dit qu’il existe autant de façons de cuisiner la morue qu’il y a de jours dans une année. En réalité, il y en a deux fois plus, mais c’est beaucoup plus sympa de dire qu’il existe 365 recettes de morue, plus symbolique disons. Et bien voici la première, c’est une recette qui me vient de ma Grand-Mère, j’ai nommé « morue grillée et patates au poing ».
Oui oui, patates au poing
Vous allez penser que je me trompe, que je voulais sans doute dire « patates à point » ou même « pommes de terre cuites à point » dans un français correcte, mais il n’en est rien. Quand je dis « patates au poing », je le pense vraiment et de toute façon, c’est moi qui raconte !
Si j’utilise le terme de « patates au poing », ce n’est pas sans raison. Dans cette recette, les pommes de terre sont cuites avec leur peau et à la fin de la cuisson, on les écrase légèrement au creux de la main pour les éclater. D’ailleurs cette recette porte aussi le nom de « Morue grillée et pomme de terre coup de poing », mais je trouve qu’à l’oreille, « patates-au-poing », ça sonne mieux et c’est moins guindé. D’ailleurs cette recette n’a rien d’extraordinaire : elle est d’une simplicité étonnante, sans chichi.
Mais quand c’est bon, pourquoi s’en priver ?
La morue grillée et ses patates au poing de ma Grand-Mère
En portugais on dit « Bacalhau assado com batatas ao muro », ça peut toujours servir pour briller en soirée ou pour commander au restaurant.
Pour réaliser cette recette, vous aurez besoin de :
- Des morceaux de morue séchée
- Des petites pommes de terre du type grenaille (plus c’est petit, plus vite ça cuit)
- Des oignons (on peut mettre de l’ail aussi)
- Du gros sel
- De l’huile d’olive
Si cette recette est facile, on ne peut pas la réaliser sur un coup de tête, notamment parce qu’il faut désaler la morue. Pour ce faire, trempez les morceaux soit dans une bassine d’eau froide, soit comme moi, dans l’évier directement pendant 35h à 48h, en prenant soin de changer l’eau au moins 3 fois par jour. Ça peut paraître un peu fastidieux, mais on s’y fait.
Et attention, quand on dit 35h minimum, c’est minimum. J’insiste mais le désalage est une étape obligatoire et importante : une morue trop salée peut vous gâcher un plat entier…
Commencez par préchauffer votre four à 180°c et pendant ce temps-là, nettoyez vos pommes de terre à l’eau et si besoin avec une petite brosse.
Après les avoir soigneusement lavées, disposez-les dans un plat avec les oignons entiers. Très pratique, on n’enlève ni la peau des pommes de terre, ni la peau des oignons. Gain de temps assuré !
Sur le temps de cuisson, je ne peux pas vous donner d’indications précises. Moi ce fut très long, mais c’est parce que j’ai encore mon micro-four d’étudiante à 40 €. Du coup forcément, la bête n’est pas ultra performante.
Mais de toute façon, on s’en fout un peu puisque vous pouvez vérifier facilement la cuisson des pommes de terre. Dans cette recette, elles sont prêtes lorsque vous pouvez les éclater facilement dans votre main. Prenez un torchon, ça brûle !
Démonstration en image (ci-dessus). On prend une patate, on exerce une petite pression et là… C’est marrant, on entend un petit « pok » ou « paf » quand elle s’ouvre. Si certaines ont du mal à s’ouvrir, c’est que ne c’est pas tout à fait cuit, vous réessayerez plus tard. On remet au four et on n’oublie pas de saupoudrer de gros sel pour les dernières minutes de cuisson.
C’est le moment de vous occuper de la morue ! Personnellement, j’ai utilisé une poêle à griller, mais vous pouvez aussi la faire griller au four, ou comme ma grand-mère, utiliser un grill à viande ou à panini.
Grillez bien les 2 côtés de la morue et prenez soin de vérifier que c’est bien cuit au milieu. Pas trop quand même, sinon ça va être trop sec. Le meilleur moyen de vérifier, c’est de goûter !
Sortez le plat de pommes de terre et d’oignons du four. Il faut à présent enlever la peau des oignons. Rien de très difficile, ça s’enlève tout seul ! Séparez bien les oignons et étalez-les sur les pommes de terre.
Voilà, c’est prêt ! Vous n’avez plus qu’à servir vite avant que la morue ne refroidisse. N’oubliez pas d’ajouter une tonne d’huile d’olive. Franchement, ayez la main lourde, c’est meilleur. J’utilise de l’huile d’olive du Portugal, parce que c’est plus exotique (et que je me la raconte un peu), mais une huile d’olive classique fait très bien l’affaire. Resalez et poivrez à votre goût.
A table !
J‘ai dressé le plat dans des assiettes, déjà pour les besoins de la photo, mais aussi parce que l’homme et moi, on n’utilise pas les mêmes quantité d’huile d’olive, puis j’ai rajouté un peu de verdure. Mais pour tout vous dire, Papou et Mamie ne s’enquiquinent pas trop avec ça, c’est bien plus sympa de manger dans le même plat ! Attention hein, je ne voudrais pas que vous preniez mes grands-parents pour des sagouins, loin de là. Mais c’est vrai qu’avec ce plat, c’est comme ça, c’est leur petite habitude à eux.
Très convivial au final. Puis moi, ça me fait beaucoup rire ! Je la sens un peu honteuse la grand-mère quand je la regarde comme si c’était une pauvresse !
source: bomdiaportugal.fr
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