Le taxi reste le moyen le plus simple de se déplacer dans la capitale chinoise, si l’on ne veut pas se prendre la tête avec les changements de ligne de métro, ou le réseau de bus qui demeure à peu près impraticable pour les occidentaux qui ne lisent pas le chinois. Qui plus est, les tarifs sont relativement bas, en regard des budgets de la plupart des touristes et des expats.
Depuis l’aéroport, if faut choisir son taxi à l’extérieur, officiel de préférence, sur le parking dédié. Premier contact avec les taxis pékinois, il est temps de s’essayer au mode opératoire qui demeurera le même dans tous les cas par la suite.
Il est à noter d’abord qu’on est loin du fantasme du taxi new-yorkais de cinéma, dans lequel on se jette pour qu’il vous mène au bout du monde. Ici, c’est le taxi qui vous choisit. Les chauffeurs ne parlent globalement pas anglais, mais ont l’habitude de traiter avec les longs nez. D’une manière générale le courant passe facilement.
Difficile par contre de mimer l’adresse, aussi vaut-il mieux préparer son petit carton à l’avance. Indiquez en chinois – pour lui, et en français – pour vous, la destination sur un papier ou mieux sur votre smartphone. Un extrait de google map est parfois le bienvenu. L’utilisation de l’outil carte de google se montre à l’usage franchement pratique d’autant que nombre de lieux sont indiqués en chinois, il n’y a plus qu’a copier/coller pour éviter les fautes et les méprises linguistiques. Un petit trait en moins, en plus ou de travers dans l’idéogramme est vous êtes peut-être en train d’insulter la belle-sœur du brave homme sensé vous amener à bon port.
Deux choses à noter tout de même à propos de google map, il ne faut pas utiliser la version photo satellite qui est totalement bugée. C’est certainement pour cette raison que toutes les indications du « petit futé 2012/2013 » sont massivement foireuses. Seule la version vectorielle est juste.
La seconde chose c’est qu’en fonction de l’actualité, l’entente entre google et le gouvernement chinois peut grandement varier. Nous par exemple, sommes arrivés pendant les périodes électorales, propices aux blocages des outils de recherche américains. Il faut s’y prendre à l’avance, on ne sait jamais.
Une fois que le chauffeur sait où vous désirez vous rendre, il vous dira s’il accepte la course. Vérifiez que le taxi possède bien son titre d’exploitation avec photo et ID collés sur la boite à gant face au siège passager, un taximètre en état de fonctionner et c’est parti.
La course depuis l’aéroport jusqu’aux quartiers hôtels et boites internationaux comme Chaoyang et Sanlitun, coute entre 80 et 120 yuans. A plus de 150 kwaïs comme on dit ici, ça commence à être cher, à vous de voir dans ce cas comment gérer la situation.
Les tarifs s’élèvent à 10 yuans pour les trois premiers kilomètres. Au delà, le prix du kilomètre tombe à 2 yuans pour les treize suivants, puis monte à 3 yuans. La nuit, les tarifs sont sensiblement plus élevés 11 yuan au départ, 2,4 puis 3,4 en fonction de la distance. Une taxe de 2 yuans pour l’essence doit être versée à partir de 3 kilomètres. A l’arrêt, le taxi facture 2,4 yuans toutes les cinq minutes. Tous les taximètres sont dotés d’une imprimante, tout est sur la note – en chinois, un régal à décortiquer.
Il y aurait plus de 70 000 taxis actifs dans la ville, dont une poignée serait équipée d’appareils de traduction super high tech – c’est-à-dire un micro radio et une équipe de standardistes, pour aider aux transactions multilingues. J’en ai jamais vu mais ça a l’air folklo. Il n’y a pas si longtemps dit-on, il était facile de prendre un taxi, aujourd’hui c’est un peu plus délicat. D’abord, la concurrence est dure… entre passagers potentiels. Comme la majorité des habitants des mégalopoles, surpeuplées mais sans âmes, les pékinois sont des maniaques du moi d’abord. Dans les transports cela prend des proportions souvent rageantes, et parfois amusantes. Dans l’ascenseur, on vous regarde un peu comme un improductif si vous n’appuyez pas sur le bouton de fermeture des portes avant la fermeture automatique. Les habitants de la capitale ont horreur du vide, et si vous n’en faites rien trouveront vite à quoi l’employer. Il vaut donc mieux ne pas laisser d’espace vacant entre soi et le taxi. A plusieurs on peut travailler en équipe et bloquer les accès du véhicules à de possibles intrus qui s’y glisseraient avant vous alors que vous essayez de négocier. Il faut rester ferme et travailler le jeu de jambes.
Le second facteur disqualifiant c’est d’être occidental. Les étrangers ne peuvent pas être plus râleurs que les pékinois qui s’expriment vite et fort, mais ont la réputation d’être exagérément procéduriers – de causer des problèmes avec la direction. C’est loin d’être improbable. Un taxi préfèrera un passager chinois, avec lequel on peut s’entendre et laissera à quai l’occidental, à cheval sur ses principes. Il y a tout un tas d’autres raisons pour lesquelles le taxi refusera votre course :
– Vous allez trop loin, beaucoup de chinois prennent le taxi pour parcourir 25 mètres qui rapportent 10 yuans en quelques minutes.
– Il y a trop de circulation à cette heure sur votre itinéraire, trop long, ça rapporte pas
– Il ne vous comprend pas, la galère
– Il ne connait pas la destination, la honte et la galère assurée
– Vous êtes sur une zone interdite – passage piéton, arrêt de bus, ligne blanche continue ET il y a des flics
– Son compteur ou l’imprimante ne marche pas, gros problèmes avec le patron
Dans tous les cas, il faut insister, souvent cela fonctionne. Avoir préparé son petit papier aide aussi.
Cas particuliers les sites touristiques : Après une journée de visites, vous ne comptez plus les kilomètres dans les semelles et tout à coup, les règles édictées plus haut tombent comme feuilles à l’automne et se révèle dans sa nudité la vérité vraie du commerce chinois. Les taxis sont là, vous attendent, plus question de compteur, il faut négocier. Alors battez-vous !
A l’issue de la bagarre vous pourrez vous dire que vous ferez mieux la prochaine fois.
Pour se rendre à la grande muraille ou à quelque autre site pareillement éloigné, le prix de la course s’élève à 200 yuans, sans compter la taxe d’autoroute. Pas question de héler un taxi pour cela, il faut préparer l’opération en contactant une agence à l’avance. Pour le retour il faudra probablement se battre, votre taxi enchaine les allers-retours toute la journée et ne vous attendra pas. Enfin il est possible de louer une voiture pour 500 yuans la journée, c’est clairement le plus simple.
Tout dernièrement, les grands patrons des agences et le gouvernement tentaient de se mettre d’accord au sujet d’une prochaine hausse des tarifs des taxis pékinois. Il s’agirait en gros d’ajouter un yuan à chaque frais. La presse assure que l’augmentation des salaires suivrait celle des prix, d’où un service de meilleure qualité, des chauffeurs plus sympas… affaire à suivre.
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